Procédé de dépollution de fluide contenant des micropolluants organiques par adsorption sur charbon actif dans un réacteur de traitement
La présente invention concerne le domaine technique général du traitement de fluide, tel que l'eau, contenant des micropolluants organiques, notamment de l'eau à potabiliser ou de l'eau d'origine industrielle à recycler ou rejeter dans le milieu environnemental.
En particulier, la présente invention concerne un procédé de dépollution de fluide contenant des micropolluants organiques par adsorption sur charbon actif dans un réacteur de traitement. L'invention a également pour objet une installation de dépollution de fluide contenant des micropolluants organiques convenant à la mise en œuvre dudit procédé.
L'eau, telle que l'eau provenant des eaux de surface, doit être traitée et dépolluée, en vue d'en extraire les matières en suspension, les bactéries et les micropolluants résiduels organiques et minéraux, avant de pouvoir être utilisée comme eau potable. Les eaux industrielles doivent également être traitées et dépolluées, avant de pouvoir être rejetées dans le milieu environnemental.
Divers procédés de traitement d'eau brute en vue de la rendre potable ont déjà été mis en œuvre. Sur les filières conventionnelles de traitement d'eau de surface, la clarification du liquide est souvent complétée par des traitements à l'aide de charbon actif sous forme de poudre. En outre, un traitement d'affinage à l'aide de charbon actif sous forme de grain est souvent réalisé en fîltration finale. De tels traitements d'élimination de micropolluants organiques par charbon actif induisent généralement des consommations importantes de réactifs, et une exploitation difficile en période de fortes variations de pollution organique sur le plan tant qualitatif que quantitatif.
De tels procédés nécessitent en général de nombreux réacteurs et ouvrages pour réaliser les diverses étapes du traitement, telles que la coagulation, la floculation, la mise en contact avec le réactif adsorbant en poudre ou en grain, et la décantation. Ces procédés nécessitent ainsi de lourds investissements, tant en GC qu'en. équipements. ' Par ailleurs, dans de tels procédés, les consommations en charbon actif ramenées au mètre cube d'eau traitée peuvent atteindre plusieurs dizaines de milligrammes par litre. La saturation progressive du charbon actif en grain en
composés organiques d'origine naturelle ou liés à nos activités humaines peut représenter un facteur de risque de fuite prématurée ou de relargage de micropolluants indésirables. En outre, le charbon actif est un matériau cher, ce qui augmente le prix de . revient du mètre cube de l'eau traitée.
Par conséquent, il existait ainsi un besoin de mettre au point un procédé et une installation pour le traitement de fluide, tel que l'eau, contenant des micropolluants organiques ne présentant pas les inconvénients des procédés et dispositifs de l'art antérieur, et permettant notamment de réaliser une dépollution et une séparation efficace du fluide au sein d'un seul ouvrage de traitement, en s 'affranchissant d'un ouvrage de décantation séparé.
La présente invention vient combler ce besoin. Le Demandeur a ainsi découvert un nouveau procédé et une installation permettant de traiter et de dépolluer efficacement les fluides contenant des micropolluants organiques, telles que les eaux de surface en vue de les rendre potables ou les eaux industrielles, dans un réacteur de traitement à flux ascendant, compact, très simple d'exploitation et de mise en œuvre, et au sein duquel est réalisée de manière efficace la séparation des fluides à traiter.
Le procédé selon la présente invention permet notamment de réaliser une dépollution efficace de fluide, tel que l'eau, par adsorption sur un lit mobile de charbon actif expansé, ainsi qu'une séparation gravitaire du fluide traité de la suspension de charbon au sein d'un seul ouvrage de traitement, sans perte sensible d'adsorbant, ne nécessitant pas l'ajout d'additifs de coagulation ou de floculation, et sans obligation d'équiper l'ouvrage d'un dispositif à mélange mécanique. Par ailleurs, le procédé selon la présente invention prévoit la possibilité de renouveler en continu le lit de charbon au sein du réacteur de traitement, par simple injection de charbon actif neuf et par extraction d'une quantité correspondante de charbon du réacteur, évitant ainsi la saturation du matériau, comme cela peut être le cas avec des procédés de l'art antérieur de filtration sur charbon actif en grain. Un tel renouvellement du lit de charbon selon la présente invention est ainsi particulièrement avantageux, puisqu'il constitue en soit un mode de régénération in situ du lit de charbon. De plus, le procédé prévoit la possibilité de recycler et de régénérer partiellement le charbon usagé extrait et de le réinjecter au sein du réacteur, et permet par conséquent de réduire les consommations
en charbon actif neuf.
Le procédé selon la présente invention permet ainsi de traiter des eaux de surface à potabiliser, de préférence préalablement clarifiées, ou des eaux souterraines peu à moyennement turbides, sans prétraitements spécifiques, et peut alors être suivi directement d'un traitement de filtration, du type filtration sur média granulaire ou de type filtration membranaire. Le procédé selon la présente invention permet également de traiter divers autres types d'eaux, telles que les eaux d'origine industrielle.
La présente invention a ainsi pour objet un procédé de dépollution de fluide contenant des micropolluants organiques par adsorption sur charbon actif dans un réacteur de traitement à flux ascendant, comprenant l'injection du fluide à traiter en partie inférieure du réacteur contenant un lit de charbon actif de manière à créer une expansion dudit charbon en assurant parallèlement une séparation gravitaire entre les particules de charbon actif et le fluide, et la récupération par surverse du fluide décanté et dépollué situé en partie supérieure du réacteur surmontant le lit de charbon actif.
Dans un mode de réalisation particulier de la présente invention, le fluide à traiter est de l'eau, avantageusement de l'eau à potabiliser, en particulier de l'eau souterraine ou de l'eau de surface, telle que l'eau de rivière, l'eau de barrage, ou l'eau de nappe alluviale, ou de l'eau d'origine industrielle. Dans un mode de réalisation particulier de la présente invention, le procédé ne nécessite l'ajout d'aucun autre additif de traitement à effet lestant de type coagulant et/ou floculant.
Avantageusement selon la présente invention, la granulométrie du charbon actif et la vitesse ascensionnelle du fluide sont choisies de manière à obtenir une suspension avantageusement dense de charbon actif expansé sous forme de lit mobile, surmontée d'une hauteur de fluide clair décanté, la concentration moyenne en charbon actif étant avantageusement comprise entre 100 et 300 g/1 sur la hauteur du lit expansé, et inférieure à 2 m.g/1 en partie supérieure de la zone de fluide clair surmontant le lit mobile de charbon actif. Le lit mobile de charbon actif expansé constitue ainsi avantageusement la zone, réactionnelle.
De manière encore plus avantageuse selon la présente invention, la granulométrie du charbon actif est comprise entre 100 et 800 μm, avantageusement
entre 200 et 600 μm, encore plus avantageusement entre 200 et 400 μm, et la vitesse ascensionnelle du fluide est comprise entre 2 et 20 m3/m2.h, avantageusement entre 8 et 15 m3/m2.h.
Avantageusement selon la présente invention, le temps de contact du fluide avec le charbon actif est défini en fonction de la vitesse ascensionnelle du fluide et de là hauteur du lit de charbon expansé.
De manière encore plus avantageuse selon la présente invention, le temps de contact est compris entre 5 et 60 min, avantageusement entre 5 et 30 min, encore plus avantageusement entre 8 et 15 min. Le temps de contact peut être supérieur à 60 min pour certains types de fluides.
Selon une caractéristique particulière de la présente invention, au moins une partie du charbon actif est renouvelée périodiquement, par injection du charbon actif neuf dans le réacteur, avantageusement en partie inférieure du lit de charbon, et par extraction d'une quantité correspondante de charbon actif expansé. Dans un exemple de réalisation particulier de la présente invention, au moins une partie du charbon actif expansé extrait du réacteur est conditionnée dans au moins une cuve de stockage, avantageusement à des fins de recyclage après régénération partielle et/ou lavage du matériau. La régénération du charbon actif extrait est avantageusement basée sur la migration des micropolluants adsorbés en surface des grains de charbon vers le cœur des grains, qui s'effectue durant le stockage du charbon. Le lavage du charbon actif extrait repose avantageusement sur l'élimination des matières en suspension d'origine minérale ou organique piégés par le charbon actif, par séparation physique ou hydraulique. Le charbon épuré peut alors être recyclé dans le réacteur, après passage dans la cuve de stockage. Selon une variante, le charbon épuré est directement recyclé dans le réacteur.
Dans un autre mode de réalisation selon la présente invention, le lavage du charbon actif est réalisé au sein même du réacteur de traitement, à l'aide d'un système de lavage approprié. Le lavage du matériau adsorbant peut alors être réalisé par introduction d' air et d' eau de lavage à la base du réacteur. Le fait de laver ou non le matériau et le mode de lavage utilisé est déterminé en fonction de la nature du fluide à traiter et de la composition du lit de charbon. Par exemple, lors du traitement d'eau clarifiée d'une installation de traitement à
potabiliser, le lit de charbon peut piéger les matières en suspension, du type hydroxydes métalliques, provenant de l'eau à dépolluer. La déconcentration du lit de charbon actif en utilisant des taux de purge importants est une première solution pour tenter de laver le charbon actif. Cependant, une telle solution génère souvent des consommations en charbon actif élevées. La mise en place d'un système de lavage du charbon au sein du réacteur de traitement ou à l'extérieur de celui-ci constitue un moyen avantageux d'économie de réactif et d'optimisation du procédé dans différentes applications.
La présente invention a également pour objet une installation de dépollution de fluide contenant des micropolluants organiques comprenant au moins un réacteur de traitement (1) contenant : des moyens d'injection (2) de fluide à traiter, situés dans une zone aménagée (3) en partie inférieure du réacteur et surmontée d'un lit de charbon actif (4), - un dispositif de récupération (5) du fluide clair décanté en partie supérieure du réacteur, des moyens d'injection (6) de charbon actif neuf ou régénéré, et des moyens d'extraction (7) de charbon actif expansé, et éventuellement au moins une cuve de stockage du charbon actif. Cette installation convient à la mise en œuvre du procédé selon la présente invention.
Cette installation contient en outre avantageusement des moyens de recirculation d'eau traitée à l'intérieur du réacteur, pour éviter que le réacteur ne se dégrade pendant les phases d'arrêt de production. Dans un mode de réalisation particulier de la présente invention, la zone aménagée (3) contient un lit bloquant, tel qu'un lit de graviers surmonté d'un lit de sable.
Dans un mode de réalisation particulier de la présente invention, le réacteur de traitement (1) et les moyens d'injection (2) du fluide sont agencés de manière à obtenir une vitesse ascensionnelle du fluide comprise entre 2 et 20 m3/m2.h, avantageusement entre 8 et 15 m3/m2.h, lorsque la granulométrie du charbon actif est comprise entre 100 et 800 μm, avantageusement entre 200 et 600 μm.
Selon une caractéristique particulière de la présente invention, le réacteur de traitement (1) est dimensionné en hauteur et en section de manière à obtenir une expansion du charbon actif comprise entre 20 et 300 %, avantageusement comprise entre 50 et 250 %, lorsque la vitesse ascensionnelle du fluide est comprise entre 2 et 20 m3/m2.h, avantageusement entre 8 et 15 m3/m2.h.
L'installation selon la présente invention peut contenir un seul réacteur de traitement ou plusieurs réacteurs de traitement associés en parallèle (partage du débit) ou en série, notamment dans des applications industrielles. Si l'installation selon la présente invention contient plusieurs réacteurs de traitement, il est possible de dimensionner sélectivement chacun des ouvrages constituant la filière en sélectionnant la composition du lit de charbon (origine, granulométrie et quantité) et en ajustant les paramètres de fonctionnement hydraulique (vitesse ascensionnelle et hauteur utile de matériau notamment) et de dosage en adsorbant neuf.
En outre, lorsque plusieurs réacteurs sont disposés en série, le charbon usagé extrait peut être recyclé avec ou sans conditionnement préalable sur les réacteurs placés à l'amont sur la filière, et réduire suivant ce protocole de travail les consommations de réactifs.
Typiquement, l'installation peut comprendre deux réacteurs de traitement au sein de chacun duquel sont réalisées une dépollution du fluide, ainsi qu'une séparation entre les particules de charbon actif et le fluide. Le premier réacteur de traitement peut alors constituer un ouvrage de dégrossissage où la majeure partie de la pollution organique est écrêtée, et le second réacteur de traitement peut constituer un ouvrage d'affinage afin d'éliminer les polluants restants.
Divers objets et avantages de la présente invention deviendront apparents pour l'homme dû métier par le biais de références aux dessins illustratifs suivants : la figure 1 est une vue schématique en coupe d'un réacteur (1) de traitement de fluide, à l'arrêt, qui comprend une rampe d'injection (2) de fluide à traiter, une zone aménagée (3) constituée d'un lit de graviers et de sable en partie inférieure du réacteur et surmontée d'un lit de charbon actif (4) au repos, et un dispositif de récupération (5) du fluide clair décanté en partie supérieure du réacteur.
la figure 2 est une vue schématique d'un réacteur (1) de traitement de fluide, en fonctionnement, qui comprend une rampe d'injection (2) de fluide à traiter, une zone aménagée (3) constituée d'un lit de graviers et de sable en partie inférieure du réacteur et surmontée d'un lit de charbon actif (4) expansé, un dispositif de récupération (5) du fluide clair décanté en partie supérieure du réacteur (1), ainsi que des moyens d'injection (6) de charbon actif neuf ou régénéré et des moyens d'extraction (7) de charbon actif expansé.
Le procédé selon la présente invention permet de traiter efficacement divers types de fluides, tels que l'eau, contenant des micropolluants organiques, et notamment des matières organiques naturelles et/ou synthétiques, ainsi que des composés biodégradables, en vue de rendre ces fluides potables. Les micropolluants organiques des eaux brutes peuvent être d'origine naturelle, pouvant provenir par exemple d'algues, ou peuvent être liés aux activités humaines agricoles ou industrielles. De tels micropolluants peuvent ainsi par exemple provenir de pesticides.
Le traitement des fluides selon la présente invention peut être réalisé en continu ou en discontinu (type batch). Le traitement en discontinu est avantageusement utilisé pour des eaux d'origine industrielle.
Le réacteur de traitement (1) selon la présente invention est avantageusement un réacteur cylindrique d'axe vertical, d'une hauteur en général comprise entre 2 et 5 mètres, typiquement d'environ 3 à 4 mètres. Par le terme de "cylindrique", on entend au sens de la présente invention une surface engendrée par une génératrice qui se déplace parallèlement à une direction fixe en s 'appuyant sur un profil plan fixe perpendiculaire à la direction donnée. Ainsi, la base du réacteur de traitement (1) peut se présenter sous différentes formes, telles que la forme carrée ou rectangulaire.
Le fluide à traiter est introduit en partie inférieure du réacteur, de préférence à la base du réacteur, dans la zone aménagée (3). La zone aménagée (3) contient de préférence un lit bloquant, avantageusement constitué d'un lit de graviers, surmonté d'un lit de sable. Le lit bloquant permet d'éviter que le charbon actif ne rentre dans les canalisations servant à injecter le fluide à traiter. Le lit bloquant permet d'assurer par ailleurs l'équirépartition du fluide à traiter en tout point de la surface du fond de
l'ouvrage, et la mise en suspension de la totalité du lit de charbon en évitant toute zone de fluide morte au voisinage de la base du lit de charbon.
Avantageusement selon l'invention, l'introduction de fluide, tel que l'eau, est réalisée par une rampe d'injection (2) équipée d'orifices de diamètre ajusté ou à l'aide - d'un plancher crépine. Encore plus avantageusement selon l'invention, l'introduction de fluide est réalisée par collecteur de répartition et jeu de ramifications équipées d'orifices calibrés et disposées en quinconce noyés au sein du lit de gravier et dirigés vers le fond.
Le réacteur de traitement (1) selon la présente invention contient un lit mobile de charbon actif (4), avantageusement au-dessus de la zone aménagée (3).
Avantageusement selon la présente invention, l'injection de charbon actif est réalisée en partie inférieure du réacteur au dessus de la zone aménagée, de préférence par jeu d'une à plusieurs canes d'injection.
L'injection de fluide en partie inférieure du réacteur conduit à une expansion du matériau adsorbant en créant un lit mobile de charbon actif expansé, avec la création en parallèle, et de préférence simultanément, d'une interface eau/lit de charbon. Lors de l'expansion du charbon actif, un gradient de concentration décroissant vers le haut peut être créé sur la hauteur du lit mobile, ce gradient de concentration variant en fonction de la répartition granulométrique du charbon actif utilisée. Avantageusement selon la présente invention, la granulométrie du charbon actif et la vitesse ascensionnelle de l'eau sont choisies de manière à obtenir une suspension de préférence dense de charbon actif sous forme de lit mobile expansé, surmontée d'une hauteur de fluide clair décanté. Par le terme de "vitesse ascensionnelle du fluide", on entend au sens de la présente invention le rapport : débit hydraulique du fluide sur la surface au sol du réacteur de traitement.
Avantageusement selon la présente invention, le choix d'une granulométrie de charbon particulière associée au choix d'une vitesse ascensionnelle du fluide particulière permettent une séparation gravitaire des particules de charbon du fluide dépollué avec l'obtention d'un fluide clair décanté en partie supérieure du réacteur, à très faible teneur en charbon actif résiduel. La granulométrie du charbon actif est
avantageusement choisie de manière à exercer une adsorption efficace des micropolluants, tout en ayant une aptitude à l'expansion, afin de créer un lit mobile de charbon en maintenant une suspension dense de charbon actif expansé (figure 2). Le charbon actif selon la présente invention est typiquement de granulométrie intermédiaire entre celle des charbons actifs en poudre, qui ont une granulométrie en général comprise entre quelques microns et 100 μm environ, et celle des charbons actifs en grains, qui ont une granulométrie en général proche du mm.
Au sein du lit de charbon actif, en particulier dans sa partie inférieure, la teneur en adsorbant peut atteindre plusieurs centaines de grammes par litre et exercer efficacement son action dépolluante, sans engendrer de colmatage, ni de perte de charge, comme cela peut être le cas avec l'utilisation de systèmes à lit fixe. Par ailleurs, aucun autre additif de traitement que le charbon, tel que des agents de coagulation ou de floculation pour lester les particules de charbon, n'a besoin d'être ajouté dans le procédé selon la présente invention. On peut cependant avoir un mode de réalisation dans lequel des agents de coagulation ou de floculation sont ajoutés pour traiter certains types de fluides. Par ailleurs, le procédé de traitement selon la présente invention peut être réalisé sans mélangeur, mais on peut également prévoir un mode de réalisation dans lequel le réacteur de traitement contient un agitateur mécanique.
Le fluide clair décanté est recueilli par surverse en partie supérieure du réacteur à l'aide d'un dispositif de récupération (5), tel qu'un jeu de goulottes crénelées.
Dans un mode de réalisation particulier de la présente invention, au moins une partie du charbon actif est renouvelée périodiquement par injection du charbon actif neuf dans le réacteur, et par extraction d'une quantité correspondante de charbon actif expansé. L'injection et l'extraction de charbon actif se font typiquement à l'aide de pompes doseuses et de conduits. La fréquence de renouvellement varie en fonction de la nature du fluide à traiter, du charbon sélectionné et du niveau de dépollution recherché. Du charbon actif régénéré peut également être injecté au sein du réacteur, avantageusement en complément du charbon actif neuf.
L'injection de charbon actif neuf ou régénéré est avantageusement effectuée en partie inférieure du lit de charbon actif, où se trouve une forte teneur en charbon actif, au-dessus de la zone aménagée (3) contenant avantageusement un lit bloquant.
L'extraction de charbon actif expansé et usagé est réalisée à hauteur fixe ou variable,
de préférence à des niveaux de soutirage placés au dessus du sommet du lit de charbon à l'arrêt de production (figure 1) et avantageusement en zone dense de charbon.
L'injection de charbon actif neuf complémentée ou non de charbon recyclé dans le réacteur permet le renouvellement continu de la suspension de charbon du réacteur. Le temps imparti à ce renouvellement peut être assimilé à un âge de la suspension. Il correspond au temps de séjour moyen des particules de charbon actif à l'intérieur de la zone réactionnelle constituée par le lit mobile. Il est adaptable à la nature du fluide à traiter et des objectifs de dépollution recherchés. Ce mode de renouvellement permet ainsi d'assurer des performances épuratoires constantes dans le temps, en évitant les risques de fuites prématurées ou de relargage de micropolluants indésirables.
Avantageusement selon la présente invention, au moins une partie du charbon actif expansé extrait du réacteur peut être conditionnée dans au moins une cuve de stockage, avantageusement à des fins de recyclage après régénération partielle et/ou lavage. Une fraction du volume du lit de charbon peut ainsi être extraite périodiquement du réacteur pour être stockée sous agitation lente dans une cuve de stockage, sur une durée adaptée au type de fluide à traiter. Le conditionnement a alors avantageusement pour fonction de réduire les consommations de charbon neuf, en permettant le recouvrement d'une partie des sites d'adsorption de surface du matériau adsorbant. Typiquement, un stockage de quelques heures du charbon actif expansé et usagé permet aux micropolluants organiques adsorbés à la surface des grains de migrer vers le cœur des grains. Il en résulte alors une régénération partielle du charbon actif par libération des sites d'adsorption de surface du charbon actif qui seront accessibles aux micropolluants à éliminer lorsque ce charbon sera recyclé dans le réacteur. Le lavage du matériau adsorbant est avantageusement mis en œuvre dans le cadre de la présente invention, lorsque le type de charbon actif utilisé est susceptible de se charger en matières en suspension d'origine minérale ou organique, avant de recycler le matériau dans le réacteur de traitement. Le lavage du charbon actif extrait est alors de préférence réalisé par séparation physique ou hydraulique. Ensuite, le charbon épuré, débarrassé d'une fraction importante d'impuretés, est alors recyclé sur l'ouvrage de contact/séparation, avec ou sans passage dans une cuve de stockage. Le recyclage est de préférence réalisé dans le réacteur de traitement par le circuit
d'injection de charbon actif, avec ou sans apport de charbon neuf ou régénéré pour compenser les pertes.
Avantageusement selon la présente invention, la séparation des MES du charbon peut être réalisée suivant un autre mode de réalisation. Le lavage du charbon actif peut ainsi être effectué à l'intérieur de l'ouvrage de traitement, notamment par insufflation d'air et d'eau de lavage à la base du réacteur, après isolement de l'ouvrage, comme cela est en général pratiqué sur les filtres à charbon actif en grain. On utilise avantageusement le circuit d'alimentation d'eau à traiter pour l'introduction d'eau de lavage à la base du réacteur. L'air de lavage est injecté avec son propre dispositif de rampe et de ramifications, ou par le circuit d'alimentation d'eau. Les boues sont quant à elles évacuées en surverse d'ouvrage et dirigées sur la filière boues.
Avantageusement selon la présente invention, le réacteur de traitement (1) est dimensionné en hauteur et en section de manière à obtenir une expansion du charbon actif comprise entre 20 et 300 %, avantageusement comprise entre 50 et 250 %, lorsque la vitesse ascensionnelle de l'eau est comprise entre 2 et 20 m3/m2.h, avantageusement entre 8 et 15 m3/m2.h.
Les exemples suivants sont donnés à titre non limitatif et illustrent la présente invention.
Exemples de réalisation de l'invention :
Exemple 1 :
Une installation selon la présente invention, comprenant un réacteur de traitement (1) contenant à son extrémité inférieure une zone aménagée (3) contenant un lit de graviers surmonté d'un lit de sable, dont la hauteur de garnissage (gravier + sable) est de 0,2 m. Au dessus de la zone aménagée (3), se trouve un lit de charbon actif (4) d'une hauteur de 0,7 m au repos (Figure 1). Le charbon actif introduit a une granulométrie de 0,4 à 0,8 mm. La concentration en charbon actif introduite est d'environ 380 g/1, lorsque le réacteur est à l'arrêt. Le réacteur de traitement (1) contient également des moyens d'injection (2) d'eau à traiter dans la zone aménagée
(3), des moyens d'injection (6) et d'extraction (7) du charbon actif, ainsi qu'un dispositif de récupération (5) de l'eau claire décantée en partie supérieure du réacteur.
Une telle installation est utilisée pour épurer de l'eau souterraine à une température comprise entre 14 et 16 0C. L'eau est injectée à la base du réacteur de traitement (1) avec une vitesse ascensionnelle d'environ 10 m3/m2.h. Le taux d'expansion résultant est voisin de 70% (Figure 2).
L'eau claire décantée, située en partie supérieure du réacteur au-dessus du lit de charbon actif (4), est récupérée par surverse avec une turbidité résiduelle inférieure à 1 NFU et une teneur en MES inférieure ou égale à 2 mg/1.
Exemple 2 :
Une installation selon la présente invention, comprenant un réacteur de traitement (1) contenant à son extrémité inférieure une zone aménagée (3) contenant un lit de graviers surmonté d'un lit de sable, dont la hauteur de garnissage est de 0,2 m.
Au dessus de la zone aménagée (3), se trouve un lit de charbon actif (4) d'une hauteur de 0,7 m au repos. Le charbon actif introduit a une granulométrie de 0,1 à 0,4 mm. La concentration en charbon actif introduite est d'environ 380 g/1, lorsque le réacteur est à l'arrêt. Une telle installation est utilisée pour épurer de l'eau souterraine à une température comprise entre 14 et 16 °C. L'eau est injectée à la base du réacteur de
1X O traitement (1) avec une vitesse ascensionnelle d'environ 10 m /m .h. Le taux d'expansion résultant est voisin de 200%.
L'eau claire décantée, située en partie supérieure du réacteur au-dessus du lit de charbon actif (4), est récupérée par surverse avec une turbidité résiduelle inférieure à 1 NFU et une teneur en MES inférieure ou égale à 2 mg/1.